Quatre poèmes sur la joie
Bonjour à toustes ! Merci encore de me suivre.
Je n’ai pas publié de newsletter la semaine dernière, et celle-ci sera courte. Je traverse une période difficile, politiquement et personnellement. Cela affecte mes capacités de travail, et préparer un texte de qualité par semaine n’est momentanément plus un plaisir, mais une charge qui s’ajoute à celles que j’ai déjà.
J’annonce donc que je vais ralentir le rythme de publication, il sera plus aléatoire, pour que chaque newsletter vaille vraiment la peine de vous la partager.
Pour les abonné.e.s payants, n’hésitez pas à m’écrire si vous souhaitez un remboursement, compte tenu de ce changement. Et pour tous.tes : à bientôt ! Et allez voter front populaire, svp. Si vous lisez mes poèmes, vous aimerez aussi défendre mes droits :).
Ce matin un rêve
Ce matin un rêve m'a pris.
Je disais que j'aimais
Et la personne à qui je le disais riais
Et je riais avec elle
Ensemble de cette drôle d'idée
Que de dire qu'on aime
Et des cent façons drôles de le dire
Dire qu'on aime sans façon.
Ah Quel rire Quelle nuit Quel songe
et au réveil j'ai pris mon anorak
grimpé la colline au pied de mon lit.
un homme faisait voler un cerf-volant arc en ciel
et le cerf-volant volait
malgré le vent
ou grâce à lui.
Carver
Il faut que je te dise
Ce matin, je suis si content
Ce matin, alors que je devais travailler
J’ai trouvé un recueil de Carver gratuit sur internet
Volé, peut être
Et j’ai commencé à le lire.
Cela faisait plusieurs jours que je me sentais
Complètement fermé
Asséché
Enfermé à l’intérieur de moi
Silencieux
Comme si
Les mots avaient décidé
De laisser là le chantier
Pour se tailler une bavette
Et j’étais le chantier.
J’ai lu le premier poème
Qui parlait d’écriture
Et d’une balade au bord de la mer
Et j’ai pensé qu’aussitôt mon travail terminé
Je chaufferai de l’eau pour un thé
J’enfilerai mes chaussettes et mes chaussures
Et j’irai sur Lycabettus
Sûre que les mots
Là bas
Me trouveraient.
un pollem
j'aime les gens
qui s'énervent contre le pollen.
le mot "pollen"
m'évoque un champ de colza, l'été.
c'est une belle rébellion
que celle contre le pollen.
je n'en connaîtrai plus d'autres.
je les abandonne.
viens, ma vie dans les particules de fleurs
à pester contre les abeilles.
8h
Beau matin sans colère aucune
je t’aime déjà.